De la famille des cervidés, le cerf élaphe (Cervus elaphus) est le plus grand des animaux sauvages vivant en France. Dans notre pays, il a connu des fluctuations d'effectifs importantes au cours des derniers siècles. Le point le plus bas a été atteint au XIX siècle. Depuis 1945, les repeuplements et la politique cynégétique ont conduit à la progression de l'espèce dont les effectifs atteignent aujourd'hui les 70 000 à 100 000 têtes. Le cerf occupe le tiers de la superficie forestière nationale, soit près de 5 millions d'ha. Il fait actuellement l'objet d'une réintroduction en Corse d'où il avait disparu.
On l'appelle également cerf rouge et cerf d'Europe. C'est une espèce chassable soumise au plan de chasse. Le poids des adultes va de 130 à 250 kg pour un mâle et de 90 à 130 kg pour une femelle. Celle?ci appelée biche a le corps plus fin que celui du mâle qui peut mesurer jusqu'à 1,30 m au garrot. Cerfs et biches possèdent une petite queue. Leur pelage est brun-roux en été et gris?brun en hiver. Le faon naît couvert d'un pelage brun clair tacheté de blanc qu'il perd vers l'âge de trois mois. Le brame ou raire est le cri impressionnant du mâle, à l'époque du rut. Le jeune est appelé faon, le mâle est dit hère jusqu'à 8 mois puis daguet et cerf au delà de deux ans. Le cerf atteint sa taille adulte entre 5 et 7 ans. La durée de vie est de 12 à 18 ans.
Seul le mâle porte des bois ramifiés qui tombent chaque année en fin d'hiver et repoussent aussitôt sous le velours, en 3?4 mois. Les premiers bois apparaissent vers l'âge d'un an. Leur taille augmente à chaque repousse, mais le nombre de pointes, ou andouillers, n'indique pas l'âge de l'animal. Sa ramure est à son apogée vers l'âge de 8 à 10 ans. Elle régresse au delà de 12 à 15 ans.
Vie sociale et Reproduction
Le cerf est une espèce grégaire et sociable qui s'organise en hardes, de 3 à 8 individus en forêt, ou de plusieurs dizaines d'individus en milieu ouvert. On compte des hardes de biches et de jeunes, sous la conduite d'une biche expérimentée, des hardes de mâles et des hardes mixtes, en hiver surtout. De décembre à août, les adultes des deux sexes vivent séparés.
La cellule de base est le trio familial, composé d'une biche et de ses deux jeunes, celui de l'année en cours et celui de l'année précédente. Vers deux ans, le jeune mâle rejoint les hardes de mâles, la jeune biche s'installe à proximité de sa mère.
Cerf et biche peuvent se reproduire dès leur deuxième année. Le mâle est polygame. Le rut a lieu entre début septembre et mi-octobre avec un pic durant la deuxième quinzaine de septembre. Après une gestation de huit mois, la biche donne naissance à un faon unique, qu'elle allaite au moins jusqu'en novembre.
Alimentation
Un animal adulte ingère 10 à 15 kg de végétaux frais par jour. Il sait adapter son alimentation aux disponibilités des milieux et selon les saisons. Celle?ci se compose de graminées, de feuillages d'arbres ou d'arbrisseaux et de sous-ligneux. En hiver, des rameaux de résineux et même des rhizomes de fougères sont consommés. Les cultures agricoles périphériques aux forêt sont aussi visitées.
Indice de présence et Habitat
Il laisse des empreintes, des fumées ou crottes. Mais les indices les plus spectaculaires sont les dégâts faits aux arbres, comme les abroutissements (prélèvements des bourgeons, ... ), les frottis sur les tiges qui sont alors dénudées voire arrachées et l'écorçage, prélèvement de l'écorce avec les dents.
Bien qu'écologiquement adapté aux milieux ouverts, le cerf est aujourd'hui attaché au milieu forestier où il trouve refuge, protection et tranquillité. On le rencontre des forêts de feuillus aux futaies de résineux, en plaine ou en montagne, parfois jusqu'à 3000 m d'altitude, de l'Atlantique à la Méditerranée.
Un cerf adulte vit annuellement sur 2000 a 5000 ha. Le secteur de rut d'automne et la zone occupée au printemps sont généralement distincts. Le cerf recherche un habitat à forte valeur alimentaire et la biche qui exploite des surfaces plus petites, privilégie des habitats fermés offrant un refuge diurne et une protection maximale.
Gestion des populations
Des densités très fortes peuvent conduire au surpâturage et provoquer des dégâts agricoles et forestiers importants.
La gestion de l'espèce repose sur le suivi de l'évolution des différents indicateurs biologiques portant sur les animaux et le milieu.
Parallèlement, une gestion appropriée de l'environnement doit permettre de freiner la dégradation de ses habitats, liée à l'intensification des pratiques agricoles et sylvicoles et au cloisonnement de l'espace.
Chasse
Le contrôle nécessaire des effectifs est réalisé par la chasse à tir en battue ou individuelle et la vénerie, dans le cadre d'un plan de chasse. Le prélèvement à réaliser sur chaque territoire est fixé, annuellement, par le préfet.
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