Le Geai
Le Geai des chênes (Garrulus glandarius) est une espèce de passereaux de la famille des Corvidae.
Morphologie
Taille
Le geai des chênes se distingue du merle par sa taille et son plumage contrasté.
La femelle et le mâle ne se distinguent que par la taille, 30 à 36 cm, plus modeste chez la femelle.
Poids
Il peut peser de 200g à 300g.
Plumage
Le geai des chênes est reconnaissable à son plumage coloré, rayé de noir et blanc sur la tête, dont les plumes peuvent se dresser (huppe érectile). Son bec est prolongé par une bande noire sous l'œil qui donne l'impression qu'il porte des sortes de moustaches noires.
Son corps est brun rosé sur le dessus et brun plus clair sur le dessous, sa queue est noire, son croupion et son bas-ventre blanc, ses rémiges primaires des ailes sont bleu vif et noir.
Le plumage des jeunes n'est complet qu'au bout d'une vingtaine de jours, et se révèle plus terne que celui des adultes. Ils ne possèdent que quelques stries blanches et noires au sommet de la tête, alors que les adultes en possèdent une dizaine, et la marque noire qui prolonge le bec est moins marquée que chez les adultes.
Espèces ressemblantes
Parmi les espèces proches du geai des chênes, on peut signaler, des autres passereaux :
- la pie bavarde (Pica pica), un peu plus grande, au plumage noir, ventre blanc et une tache ovale et blanche à l'épaule. Queue longue, noire à reflets pourpres et verts.
- le casse-noix moucheté, de la même taille que le geai, au plumage brun foncé moucheté de blanc, avec une calotte brun foncé sur la tête et le dessous de sa queue est blanc.
Un autre oiseau, lui ressemble aussi :
- la huppe fasciée (Upupa epops) qui se distingue du geai des chênes par un bec beaucoup plus long et une haute touffe de plumes orangées.
Comportement
Locomotion
Son envergure est de 45 à 55 cm. Déployées, ses ailes révèlent des marques blanches et bleues.
Son vol est direct mais irrégulier.
Alimentation
- Comportement alimentaire : Le geai comme la plupart des espèces a une alimentation qui varie selon la saison, mais surtout, il fait partie des rares espèces d'oiseaux qui« thésaurisent », c'est-à-dire qui stockent de la nourriture (glands, faines..) pour l'hiver et le printemps (il peut le faire presque toute l'année, mais c'est en automne qu'il y consacre le plus de temps et d'attention)1.
Son régime alimentaire est omnivore: il se nourrit de larves et d'insectes comme la mésange et le moineau et il a aussi une alimentation végétale. Il affectionne particulièrement les glands des chênes qu'il cache pour l'hiver, et en particulier du chêne pédonculé. Il se régale de préférence de glands qu'il sélectionne rigoureusement en fonction de leur maturité, de leur taille et de leur qualité, en particulier, il veille à ce qu'ils soient exempts de parasites. Au printemps et en été, il se nourrit des glands enterrés et qui ont germé, mais aussi d'autres graines diverses, qu'il n'hésite pas à aller chercher dans les cultures à la lisière des bois. Il apprécie particulièrement le maïs, qui dans certaines zones est devenu une part importante de sa consommation, mais il n'est pas réellement considéré comme nuisible du fait que ses prélèvements sont suffisamment limités et localisés.
Comme tous les corvidés, et de nombreux autres espèces forestières3, il est à l'occasion prédateur d'autres oiseaux (au printemps notamment) ; il n'hésite pas à s'attaquer aux nids de petits oiseaux (fauvettes par exemple) pour manger leurs œufs voir des oisillons (plus rarement). Il peut voler un œuf en quelques secondes3. C'est l'origine de sa réputation de pilleurs de nids. pour étudier ce type de prédation, on a mesuré le degré de prédation par les geais de nids artificiels contenant des œufs, disposés le long d'un gradient allant de milieux ruraux ouverts à la forêt dense. Cette étude a montré que plus le milieu est ouvert et écologiquement fragmenté, plus cette prédation est importante (Ceci vaut aussi pour les autres corvidés). De même en forêt, plus la fragmentation forestière est importante, plus le geai est prédateur de nids 2.
Sous son bec, il possède une petite poche dans laquelle il peut aisément stocker les graines qu'il récolte. La capacité de cette poche est de trois à quatre glands qu'il peut ainsi transporter avant de les cacher, car tout au long de l'automne, il se constitue des réserves, qu'il dissimule sous des racines, des mousses, à l'intérieur de souches d'arbre ou même sous le tapis de feuilles. Pour retrouver ses réserves, il a la capacité de mémoriser des points de repères qu'il observe soigneusement. Lorsque les points de repères ne sont pas suffisants, il va jusqu'à placer à côté de sa cachette des petits cailloux qu'il utilisera comme autant de balises. Cependant si ses points de repères sont déplacés ou disparaissent, le geai des chênes devient incapable de retrouver la cachette de ses réserves.
Ainsi le geai des chênes est le meilleur propagateur des chênes et des hêtres. Il a été estimé que chaque geai des chênes disperse plus d'un millier de glands chaque année. Il en mange une partie d'entre eux et en oublie une autre qui pourra germer et croître.
Dans les parcs et jardins des villes, il apprécie les arachides, les vers, les légumes, les céréales, les noix et les baies.
- Chant
Son chant est très varié, passant de cris rauques, brefs, forts et stridents aux gloussements, sifflements et parfois même à des espèces de miaulements, on dit que le geai cacarde, cajole, cageole, frigulote ou jase.
C'est en fait un bon imitateur et il a la capacité de reproduire des chants ou des cris d'autres oiseaux et même de mammifères comme le chat ou le cheval. À la fin de l'hiver et au début du printemps il émet une multitude de sons inspirés de ceux qu'il a entendus dans la forêt ou à sa lisière.
C'est au printemps, fin mars et début avril lors de la période de reproduction, que son chant devient le plus mélodieux et il l'utilise comme outil de communication avec ses congénères jusqu'à la formation des couples. Dès que la couvaison commence, le geai des chênes devient pratiquement silencieux, et n'émet plus qu'un léger gazouillement.
- Vigilance
- C'est un oiseau « guetteur » dont le cri strident est réputé alerter ses congénères, mais aussi une partie des animaux sympatriques du sous-bois et de la forêt à l'approche d'un prédateurou d'un intrus (humain éventuellement). On a par exemple montré que ce cri est bien perçu comme une alerte par l'écureuil roux4.
Reproduction
Le geai est généralement sédentaire et plutôt solitaire, mais en période de reproduction, il vit temporairement en groupe avec ses congénères.
On peut aussi le rencontrer, en hiver, en petits groupes fréquentant les mangeoires et réserves de boules de graisse jusqu'aux abords des maisons d'habitation où il se laisse parfois approcher.
L'espèce est très territoriale. Dès qu'il est formé, le couple défend son territoire contre ses congénères. Les couples "dominants" cherchent à utiliser les meilleurs zones de reproduction (forêt dense), laissant les milieux moins favorables aux autres. Cette répartition avec accès inégal aux ressources pourrait jouer un rôle de mécanisme d'autorégulation des populations5.
Ponte
La femelle pond de 3 à 6 œufs de couleur verdâtre, d'avril à juin.
Répartition et habitat
Répartition
Il vit dans toute l'Europe, excepté les zones les plus nordiques (Islande, nord de l'Irlande, Écosse et de notables parties du nord de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie), en Afrique du Nord et dans toute l'Asie continentale. Dans les zones les plus froides de son habitat (Suède, Norvège et Pologne), les populations de geai des chênes migrent, en automne, vers des régions plus au sud.
Habitat
Le geai des chênes ne se sent pas à l'aise sur les terrains découverts, il niche de préférence dans les bocages et dans les bois (feuillus aussi bien que conifères, également en altitude), mais peut aussi vivre dans les parcs et jardins des villes, petites et même grandes.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
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